A propos des "Pièces jointes"

Ces "Pièces jointes" sont un complément au blog 1914-1918 : une correspondance de guerre où sont publiées les lettres échangées pendant la Première guerre mondiale entre Jean Médard et les siens, en particulier avec sa mère, Mathilde. (Pour toutes les informations sur Jean Médard, se reporter au blog de base).

On trouvera ici un billet sur tous les amis ou camarades morts dont Jean évoque le souvenir. Pour chacun :
- sa fiche de "Mort pour la France" avec sa transcription (en bleu) ; toutes ces fiches proviennent du site Mémoire des hommes ;
- tous les textes de la correspondance et des mémoires de Jean Médard le concernant (en italiques) ;
- dans la mesure du possible, une notice biographique (dans un encadré).
Merci d'avance à tous ceux qui pourraient me communiquer des informations me permettant d'étoffer certaines notices, ou tout simplement me signaler leur parenté avec la personne à qui le billet est consacré. (Mon adresse est dans le blog de base, sous l'onglet A propos du blog.)

Les articles sont publiés dans l'ordre des décès, les morts les plus anciens se trouvent donc en bas de la liste. Pour faciliter d'éventuelles recherches, vous trouverez sous la rubrique "INDEX" une liste alphabétique, avec un lien vers chaque article.

vendredi 24 juillet 2015

Joseph FIGOLI (1893-1916)

FIGOLI
Joseph Jean Antoine
Aspirant
55ème régiment d’infanterie
Classe : 1913
Recrutement : Montpellier
Mort pour la France le 18 décembre 1916
à la Côte du Poivre (Meuse)
Tué à l’ennemi
Né le 26 octobre 1893
à Balaruc­-les-Bains  (Hérault)     

 
Parmi mes camarades [au centre d’incorporation de Pont-Saint-Esprit] il y a quelques Cettois (Escafit, Figoli, Jean-Jacques) Montpelliérains, gens de l’Aude.
(Jean à sa mère – 20 août 1914)

Alexandre EGG (1878-1916)

EGG
Hippolyte Alexandre
Capitaine Adjudant Major
255ème régiment d’infanterie
Classe 1898
Recrutement de Nîmes
Mort pour la France le 15 décembre 1916
à Glorieux près Verdun (Meuse)
Tué à l’ennemi
Né le 17 décembre 1878
à Marseille (Bouches-du-Rhône)

 

J’ai été voir […] tante Anna [Benoît] que j’ai trouvée plus démoralisée et abattue qu’au moment de la mort de son propre fils [Pierre Benoît, mort des suites de ses blessures en octobre 1915]. J’ai tort de dire abattue car elle est au contraire très excitée surtout contre tous les embusqués ; elle a la plus triste mine que l’on puisse voir cela fait pitié  […] Je crains qu’elle soit sérieusement atteinte. Elle dit perdre un vrai fils, un vrai soutien avec Alexandre [Egg] ! Elle parle beaucoup de sa vaste intelligence qui donnait les plus grandes espérances. Les prières ardentes des enfants non exaucées la laissent semble-t-il un peu révoltée. J’ai tort de dire cela ; elle est surtout très excitée. J’irai cette après-midi avec mon ouvrage car un refroidissement la retient au logis.
(Mathilde à son fils – 4 janvier 1917) 

J’ai appris chez elle que tante Anna attendait demain sa nièce Suzanne Egg et ses trois enfants. Elle a tante Berthe. Je me demande comment elle s’arrangera pr loger tout ce monde.
            Pauvre Suzanne, j’appréhende ce revoir.
(Mathilde à son fils – 12 janvier 1917) 

J’ai déjeuné et tante Anna qui a en séjour jusqu’à demain sa pauvre nièce Suzanne et ses enfants. Cette dernière me parait bien courageuse, mais c’est un spectre, la figure toute tournée par des contractions nerveuses fait peine à voir.
            Elle parle beaucoup avec volubilité et raconte ses regrets poignants. Elle a le droit d’en avoir. Alex [Alexandre Egg] était encore mal remis, toussant tjours, vrai candidat à la tuberculose, il aurait dû être réformé, ou versé dans l’auxiliaire et ils ont été envoyés lui et ses camarades à la boucherie par un commandant incapable, ignorant de son métier. Devant eux 200 mètres de fers barbelés non encore atteints par l’artillerie et une mitrailleuse qui n’avait pu être repérée et qui fauchait les rangs l’un après l’autre. Il savait où il allait. Du reste il parait que l’Illustration raconte cet épisode navrant et j’aime mieux ne pas en parler beaucoup. Le commandant a été en disgrâce mais cela ne fait pas revenir ceux qui ne sont plus. […]
Je suis retournée voir Suzanne Egg. Pauvre femme à l’entendre son mari seul a connu toutes les atrocités de la guerre et tante Anna parle dans ce sens. Les Éparges, la Somme, rien n’est rien à côté de la défense de la cote 304 et moi je n’ai rien dit mais je me suis sentie froissée dans mon cœur de maman fière de son fils et pénétrée de ses souffrances et je suis rentrée le cœur tout gros. Mon humeur s’en ressent je suis triste et je vais me coucher, pr oublier tout ce qui me peine, si je le puis.
(Mathilde à son fils – 29 janvier 1917)

            Il ne faut pas t’énerver si S. [Suzanne] Egg ne voit péril et souffrances que là où est passé son mari. C’est tellement humain et la pauvre femme est tellement malheureuse qu’on peut bien lui pardonner ça.
(Jean à sa mère – 5 février 1917)

 
 
Alexandre Egg était le fils d’Henri Egg (1849-1919), industriel au Vigan, et d’Henriette Fraissinet (1843-1878). (A noter qu’Henri Egg, qui s’était remarié après la mort de sa femme, avait épousé Elisabeth Arnaud, dont la mère, Félicie Benoît, était la tante paternelle de Mathilde, et donc la tante par alliance d’Anna Benoît.)
            Alexandre Egg avait épousé en 1903 Susanne Schwebel (1880-1964), une nièce d’Anna Benoît (la mère de Suzanne Schwebel, Laure Bertrand, étant la sœur d’Anna).
            Alexandre Egg était donc doublement apparenté aux Benoît (par la femme de son père et par l’oncle de sa femme).
            Alexandre Egg et Suzanne Schwebel avaient trois enfants : Henri (né en 1904), Jean (né en 1908), et Pierre (né en 1912).

                On trouve sur sa fiche du registre matricule du Gard les mentions suivantes :
- 20 juin 1915 : blessé à la poitrine par éclat d'obus au bois de la Gruerie : "a été blessé grièvement en organisant la résistance de son secteur violemment bombardé par l'artillerie lourde".
- Cité à l'ordre du Corps d'Armée le 4 juillet 1915 : Officier remarquable "au front depuis le début de la campagne, a fait preuve en toutes circonstances de belles qualités d'énergie, de sang-froid et de bravoure. " Déjà cité à l'ordre, de nouveau distingué par sa brillante conduite pendant l'attaque allemande du 29 mai, commandant une compagnie avancée a reçu avec calme l'assaut de l'ennemi et grâce à ses habiles dispositions, à son élan personnel et à la confiance qu'il a su inspirer à ses hommes, est parvenu à refouler les forces adverses en leur infligeant de lourdes pertes.
- "Officier d'une bravoure exceptionnelle a été tué en entraînant sa compagnie à l'assaut et jusqu'au dernier moment a donné à tous le plus bel exemple du sens du devoir, de l'abnégation la plus complète, de volonté irréductible" (ordre général de la 2ème Armée du 7 janvier 1917).
- Chevalier de la Légion d'Honneur du 7 juillet 1916
- Croix de guerre avec étoile de vermeil du 4 juillet 1915, avec palme le 3 juin 1916, et le 7 janvier 1917 

HF (30/07/2015, complété le 19/12/2016 avec les informations de la fiche matricule) 

Source pour les informations de la fiche matricule et le lien vers cette fiche : Généanet, arbre de Philippe Bourelly.
 

Maurice WARNERY (1894-1916)

WARNERY
Maurice Lucien
Médecin auxiliaire
3ème RTA tirailleurs indigènes
Classe 1914
Recrutement : Montpellier
Mort pour la France le 15 novembre 1916
à fontaine Routon, commune de Souhesmes (Meuse), ambulance 12/20
Blessures de guerre
Né le 22 janvier 1894
à Montpellier (Hérault)

Encore le deuil des Warnery ! J. [Jean] Lichtenstein m’en avait parlé.
(Jean à sa mère – 8 décembre 1916)

Papa et maman avaient, je crois 24 parents à la guerre, entre frères, beaux-frères et cousins. Je les connaissais tous personnellement et la mort de plusieurs me peina beaucoup, en particulier celle de Maurice Warnery que j'aimais bien et celle de Gaston Dautheville, tout jeune marié qui ne connut jamais sa petite fille.
(Mémoires d’Huguette Roux)

             Maurice Warnery était un cousin éloigné de Jean, sa mère étant une demoiselle Leenhardt.


   
   Condensé d’un texte écrit par Gilles Morlock* . 
   
Maurice Warnery naît le 22 janvier 1894 à Montpellier de Charles Warnery, négociant en vin à Sète et de Marthe Leenhardt. Maurice est le cinquième d’une fratrie de huit enfants nés entre 1886 et 1903. La famille demeure 27 cours Gambetta à Montpellier.

Il passe son  baccalauréat en juillet 1911 et s’inscrit à la faculté de médecine de Montpellier. Il fait partie de l’Association des Étudiants Chrétiens.
Maurice obtient une licence ès-sciences, est nommé externe des hôpitaux de Montpellier au concours de 1913, et devient membre de la Société des Sciences Médicales et Biologiques de Montpellier en 1914. Les 2 et 4 juillet 1914, il passe avec succès les épreuves de l’examen d’anatomie générale. Ce premier examen de médecine sera le dernier.
Maurice Warnery en novembre 1916
(Collection Jérôme Warnery)

En effet, la guerre vient interrompre ce parcours si prometteur. Il est incorporé le 1er septembre 1914 comme soldat de 2ème classe, au service combattant de la 16ème section d’infirmiers militaires à Perpignan. Nommé médecin auxiliaire le 21 mai 1915, il passe le 17 juin 1915 au 4ème bataillon du 3ème régiment de tirailleurs algériens, dont il va partager tous les dangers.
Soutenu par une foi religieuse profonde, Maurice va participer à la deuxième bataille de Champagne, dans les très durs combats de l’attaque du 25 septembre 1915 en direction du bois Raquette et de l’épine de Védégrange.    
Il écrit sur son carnet de route, le 25 septembre 1915 : « 8 heures du matin. – Dans une heure il faut sortir : les marmites tapent dur et mes pensées s’envolent très calmes vers la maison paternelle où nous avons déjà connu tant de joies et vers Dieu à qui je demande de me donner le courage de faire tout mon devoir. »  Le lendemain, il écrit : « Je reprends ma plume pour remercier Dieu, d’abord de m’avoir protégé, car j’ai chargé avec mon bataillon ; et malheureusement il a été touché […] J’ai vécu les heures les plus belles, mais peut-être les plus tragiques et les plus angoissantes de ma vie.»  C’est dans ces circonstances très risquées, son régiment essuyant de lourdes pertes, que Maurice Warnery obtient sa première citation.
En février 1916, le régiment rejoint la région de Verdun où Maurice Warnery est blessé et obtient sa deuxième citation « […] le médecin auxiliaire Warnery blessé à la jambe par un éclat d’obus, s’est fait panser et a énergiquement refusé la fiche d’évacuation que lui délivrait le médecin-chef, déclarant que la situation s’opposait à toute diminution du personnel médical. A continué à donner ses soins aux blessés sous un feu violent […] » 
C’est au cours d’un quatrième séjour à Verdun que s’achève la vie trop brève de Maurice Warnery. Le 14 novembre, il est à nouveau blessé par un éclat d’obus, cette fois-ci mortellement. Conduit à l’ambulance 12/20 du centre hospitalier de Fontaine Routon, à Souhesmes (Meuse),  il  reçoit le jour même la croix de guerre avec palme et la médaille militaire en même temps que sa quatrième citation à l’ordre de l’armée.

Maurice Warnery  meurt des suites de ses blessures le 15 novembre 1916, à l’âge de 22 ans, faisant l’admiration de ses camarades et de ses supérieurs, ce qu’exprime le témoignage de son chef de corps : « Sa bravoure et son entrain dans les moments les plus critiques étaient devenus légendaires dans le régiment. » Maurice Warnery est inhumé initialement au cimetière militaire de  Souhesmes.
L'annonce de sa mort eut un retentissement important à Montpellier, éprouvant les familles Warnery, Leenhardt et Castelnau, et soulevant l'émotion de ses maîtres et condisciples de la faculté de médecine. Il est transféré et inhumé au cimetière protestant de Montpellier en mai 1922.
Sa mémoire est honorée sur plusieurs monuments aux morts (cimetière protestant de Montpellier, faculté de médecine de Montpellier), dans le tableau d'honneur de L'Illustration, le livre d’or du lycée de Montpellier, le livre d’or des médecins morts pour la patrie, la revue  Le Semeur et dans chacune des éditions du Bulletin de la société des sciences médicales et biologiques de Montpellier et du Languedoc méditerranéen.
Remerciements : Marie-Claude Barjon-Giraud, Eric Bosc, Jean-Luc Dron, Alain Dubois, Pierre Leccia,  Cyril Leenhardt, Jean Palatan, Frédéric Radet, Jean Riotte, Francine Sauter, Alain Sauvaget, Jérôme Warnery.
Gilles Morlock 
* Gilles Morlock, ancien interne des hôpitaux de Montpellier, ancien chef de clinique à la faculté, médecin honoraire des hôpitaux a rédigé les notices biographiques d’hommage aux médecins et étudiants de la faculté de médecine de Montpellier morts pour la France pendant la guerre de 1914-1918.
 

jeudi 16 juillet 2015

Pierre GOURAUD (1873-1916)

GOURAUD
Auguste Firmin Pierre
Chef de bataillon
67ème régiment d’infanterie
venu du 16ème Dragons
Classe 1893
Recrutement : Seine 2ème bureau
Mort pour la France le 13 octobre 1916
à Bouchavesnes (Somme), Épine de Malassise
Blessures de guerre
Tué à l’ennemi
Né le 6 juillet 1873

 
Tu as appris par les journaux la mort du Cdt Gouraud. L’avais-tu su ? Il a été capitaine au 132. C’était un homme de grand cœur. Ds la Somme, il arrêtait des blessés, les embrassait, et leur disait : « Tu es sale, mais tu es beau ». Il était très brave aussi.
Jean à sa mère – 24 octobre 1916



 
 
 Source : Sous les obus avec le 6-7, de Maurice Pascal .
(cité par Eric Mansuy dans Pages 14-18)
 
"17 octobre 1916. On m'annonce, ce matin, la mort du commandant Gouraud, chef du 1er bataillon du 67, frère du général Gouraud. Cela ne m'étonne pas, il devait se faire tuer. Il était très brave, un peu exalté et ne se rendant certainement pas un compte exact du danger. Il était légendaire au 67. On l'appelait "mon frère Henri" et tout le monde l'aimait bien.
À Verdun, son bataillon allant à l'attaque, il s'écrie : "Saint-Michel, protégez mon bataillon !" Il expliquait ensuite que sa famille était vouée à Saint-Michel. Le "frère Henri" captura Samory le jour de la Saint-Michel.
Avisant, à Rupt, un soldat descendant de Verdun, il le met en face de lui et lui dit : "Tu es sale, tu es boueux, tu es dégoûtant... tu es un brave, je te salue !" et il le fit, comme il le disait.
Il était sorti de Saint-Cyr en 1895 et avait passé presque toute sa vie militaire dans l'Est. Capitaine au début de la guerre, il fut bientôt chef de bataillon. À Verdun, avec son bataillon, il gagnait sa troisième citation, en repoussant la furieuse attaque du 23 juin, après laquelle le régiment tout entier fut cité à l'ordre de l'armée.
Le 16 octobre, le bataillon de Gouraud avait enlevé une tranchée. Dans la nuit, le commandant visitait la nouvelle position conquise, encourageant ses hommes, quand une balle, lui traversant le cou, le renversa mort."
 

 

dimanche 12 juillet 2015

Louis PLESSIS (1893-1916)


PLESSIS 

Louis-Auguste

Adjudant


132ème régiment d’infanterie


Classe 1913


Recrutement : Laon


Mort pour la France le 3 octobre 1916


au bois Madame (Somme)


Tué à l’ennemi


Né le 24 août 1893


Folembray (Aisne) 


 
      Le nom de Louis Plessis n’est mentionné ni dans la correspondance, ni dans les mémoires. Il est noté dans l’unique feuillet rescapé d’un agenda que Jean Médard devait tenir en 1916, au moment de la bataille de la Somme.









 
Bois Madame. La pluie.
Journée horrible. Blocs de boue.
Mort de Plessis. Le P.C. du
commandant. Il faut aller
à Brioche.
 
 


Source : archives départementales de l'Aisne
          Louis Plessis était le fils de Julien Plessis (né en 1854) et de Marie-Rose Hembise (ou Ambize) (née en 1860), briquetière.
          Il était manouvrier.
 
Source : Généanet (relevé collaboratif de msadones)
       

        Son nom figure sur le monument aux morts de Folembray.





HF (09/11/2018)

Sources :
- sa fiche matricule aux archives départementales de l’Aisne en ligne,
- Généanet, arbre de Philippe Spaeth pour les informations concernant ses parents.



 


 


Émile ROULLEAU (1893-1916)

ROULLEAU
Émile Alphonse
Caporal fourrier
132ème régiment d’infanterie
Classe 1913
Recrutement : Seine 3ème bureau
Mort pour la France le 1er octobre 1916
à Bois l’Abbé (Somme)
Tué à l’ennemi
Né le 2 juin 1893
à Paris (Seine)

  
            À côté de moi [sur une photo que Jean envoie à sa mère, et qui malheureusement n’est pas parvenue jusqu’à nous] Ducluzeaux et au fond l’adjudant, en face Charlet et à côté de lui Roulleau, le caporal fourrier, un type absolument crevant. C’est un ami intime du lieutenant, ami d’enfance, et ils passent leur journée à se taquiner. Au fond, un des hommes de ma section qui nous sert, un des plus braves.
            Sur l’escalier, de bas en haut, Ducluzeaux et Roulleau, moi, l’adjudant et mon brave poilu, un autre poilu et le sergent major.
(Jean à sa mère – 27 mai 1916)
 
Le soir même, quelques heures après mon départ, un obus est tombé dans la tranchée que je venais de quitter, il a tué le capitaine Brissaud, mon commandant de compagnie et quelques hommes dont le caporal Roulleau qui s’était installé dans la niche où je me reposais d’ordinaire.
(Jean Médard, Mémoires)

Ce qui est + triste c’est la mort avant-hier soir de mon cdt de compagnie, Mr Brissaud, et de Roulleau, le caporal fourrier que tu connais aussi, tués par le même obus.
(Jean à sa mère – 3 octobre 1916)

Je pense sans cesse à ce brave Roulleau si plein de vie et d’entrain et Brissaud que j’ai peu connu et surtout Lesur. Il n’a pas longtemps joui de ses galons. Pauvre enfant.
(Mathilde à son fils – 9 octobre 1916)

Je suis allé voir aussi la famille de Roulleau.
(Jean à sa mère – 2 novembre 1916)

Le lendemain matin je suis allé chez Roulleau – j’avais promis d’y revenir – et j’y ai passé presque toute la matinée. On m’a fait dire et répéter tous les détails que je pouvais connaître, montré des photos… De braves gens tout à fait calmes et dignes dans leur douleur.
(Jean à sa mère – 7 novembre 1916)


Le carnet de Jean indique qu'Émile Roulleau était célibataire. Il demeurait 14 rue de Poissy, à Paris. Dans le civil, il était employé de commerce. 


Barthelemy Henri BRISSAUD (1878-1916)

BRISSAUD
Barthelemy Henri
Capitaine
132ème régiment d’infanterie
Classe 1898
Recrutement : Bergerac
Mort pour la France le 1er octobre 1916
au bois Madame (Somme)
Tué à l’ennemi
Né le 4 juin 1878
à Bergerac (Dordogne)
 

Le soir même, quelques heures après mon départ, un obus est tombé dans la tranchée que je venais de quitter, il a tué le capitaine Brissaud, mon commandant de compagnie et quelques hommes dont le caporal Roulleau qui s’était installé dans la niche où je me reposais d’ordinaire. Le capitaine Brissaud était un homme taciturne, ancien capitaine au long cours, qui avait échoué je ne sais par quel hasard dans notre régiment d’infanterie. Que n’était-il resté dans la marine au lieu de venir s’exposer à nos tempêtes de fer et de feu !
(Jean Médard, Mémoires) 

Ce qui est + triste c’est la mort avant-hier soir de mon cdt de compagnie, Mr Brissaud, et de Roulleau, le caporal fourrier que tu connais aussi, tués par le même obus.
(Jean à sa mère – 3 octobre 1916) 

Je pense sans cesse à ce brave Roulleau si plein de vie et d’entrain et Brissaud que j’ai peu connu et surtout Lesur. Il n’a pas longtemps joui de ses galons. Pauvre enfant.
(Mathilde à son fils – 9 octobre 1916) 

Dans la nuit du 26 au 27 nous nous installions pour 5 jours en première ligne. Ça a été la période la plus dure. Le secteur était naturellement très agité à la suite de l’attaque. Attaques partielles à notre gauche, contre-attaques boches, etc. etc. C’est alors que Gétaz, Lesur, le capitaine Brissaud ont été tués, Baudin, Combemale blessés.
(Jean à sa mère – 19 octobre 1916)

Source : Mémoire des hommes – JMO du 132ème R.I. – 1er octobre 1916
 

Joseph Eugène LESUR (1891-1916)

LESUR
Joseph Eugène
Sous-lieutenant
132ème régiment d’infanterie
Classe 1911
Recrutement : St Quentin
Mort pour la France le 30 septembre 1916
à Étinehem (Somme) – Ambulance 3/67
Blessures de guerre
Né le 11 février 1891
à Bernot (Aisne) 
 

Tu te rappelles Lesur, l’adjudant de bataillon qui faisait claquer ses talons : il vient de mourir des suites de ses blessures. Il était s/lieut. depuis quelques jours. La liste s’allonge tristement.
(Jean à sa mère – 5 octobre 1916) 

Je pense sans cesse à ce brave Roulleau si plein de vie et d’entrain et Brissaud que j’ai peu connu et surtout Lesur. Il n’a pas longtemps joui de ses galons. Pauvre enfant.
(Mathilde à son fils  – 9 octobre 1916)

            Dans la nuit du 26 au 27 nous nous installions pour 5 jours en première ligne. Ça a été la période la plus dure. Le secteur était naturellement très agité à la suite de l’attaque. Attaques partielles à notre gauche, contre-attaques boches, etc. etc. C’est alors que Gétaz, Lesur, le capitaine Brissaud ont été tués, Baudin, Combemale blessés.
(Jean à sa mère – 19 octobre 1916)
Source : Mémoire des hommes – JMO du 132ème R.I. – 29 septembre 1916

Henri DATTE (1886-1916)

DATTE
Henri
Soldat
132ème régiment d’infanterie
Recrutement : Valenciennes 1906
Décédé le 30 septembre 1916
au combat de la Somme, bois Labé
Tué à l’ennemi
















 
 






 

Le nom d’Henri Datte n’est mentionné ni dans la correspondance, ni dans les mémoires. Il est noté dans l’unique feuillet rescapé d’un agenda que Jean Médard devait tenir en 1916, au moment de la bataille de la Somme.

Datte tué. 155
Marmitages. Les
brancardiers suppléants
Travail de jour et de nuit
Les fusils mitrailleurs
 



Source : archives départementales du Nord
 
           Henri Datte est né le 19 novembre 1886 à Haveluy, dans le département du Nord.
         Il était le fils de Louis Datte, qui était décédé au moment de son incorporation en 1906 et de Célestine Grielez. Il était mineur.
 

Source : Mémoire des Hommes, fiche d'Henri Datte

     Malgré la mention “Non mort pour la France” en marge de sa fiche dans le site Mémoire des Hommes, sa fiche matricule indique tout à fait clairement “Mort pour la France”.   
  

 
 
Source : archives départementales du Nord - Fiche matricule d'Henri Datte

HF (09/11/2018)
 
Source pour les informations concernant Henri Datte : sa fiche matricule aux archives départementales du Nord.